lundi 31 août 2009

1 Pierre 1,6 à 9 : dans l'attente...

En attendant la réalisation de notre espérance
Le présent dans l’attente de la réalisation de notre espérance : il est fait, selon Pierre, de deux choses :

1. D’une allégresse et d’une joie indicible et glorieuse à la perspective de ce qui nous attend. Ce qui nous attend n’est pas seulement une éternité bienheureuse. Ce qui fait le contenu de la joie de Pierre est d’abord la perspective de voir le Seigneur : cf 1 Jean 3,2. Pierre l’a connu sous les traits de l’homme. Il L’a aimé, L’a suivi ; si cela a été pour lui une grâce et une faveur incomparable, la couronne de sa joie est de Le contempler dans Sa magnificence. Pierre comprend d’autant plus la joie de ceux à qui il s’adresse qu’eux, contrairement à lui, n’ont pas côtoyé le Seigneur du temps de Son incarnation.

2. D’une tristesse inévitable, vécue comme un passage obligé. La cohabitation de la joie et de la tristesse dans le quotidien du croyant démontre que les deux sentiments ne sont pas obligatoirement antagonistes. L’un reflète ce que le croyant vit à un certain niveau de sa vie, le niveau spirituel, l’autre est la conséquence de ce qu’il vit dans le contact avec la réalité de son quotidien terrestre. Plus la réalité du quotidien est difficile, plus la joie de l’espérance est forte, une réalité qui ne s’inverse pas.

Pierre souligne ici de manière forte que le croyant doit pleinement intégrer dans sa vie le caractère inévitable de l’épreuve. L’épreuve est inévitable, mais elle aussi nécessaire. Elle est un bien, par le pouvoir qu’a la grâce de Dieu de transformer tout mal qui nous arrive en bien. C’est pourquoi, comme le dit Jacques, nous devons regarder les épreuves dont nous sommes l’objet dans la foi, non comme des contrariétés insupportables, mais comme des sujets de joie : Jac 1,2 à 4.

Un récit légendaire rapporte que le roi Midas, désireux d’être toujours plus riche, reçut la visite d’un gnome nommé Goldie qui lui offrit sa faculté de changer tout ce qu’il touche en or. Midas va abuser de l’opportunité au point de perdre la joie des plaisirs les plus simples. D’une certaine manière, notre Dieu est, sur le plan spirituel comme Goldie. Sa grâce a le pouvoir de transformer pour nous tout ce qu’elle touche en or précieux d’une qualité extraordinaire. Dieu seul a le pouvoir, la capacité de changer le mal en bien à tel point que, passant par l’épreuve, nous n’en ressentions même plus le goût de l’amertume.
Un autre point relevé par Pierre : l’or que Dieu est capable, dans Sa grâce, de produire au travers de nos épreuves n’est pas seulement une richesse dont nous bénéficierons seulement dans cette vie. C’est dans l’éternité, sous la forme d’une gloire, d’un honneur et d’une louange accrus, que nous en recevrons les principaux dividendes.

jeudi 27 août 2009

Notre salut : objet d'espérance et d'émerveillement : 1,3 à 5


Notre salut : objet d’espérance et d’émerveillement

Action de grâce de Pierre pour le salut dont, en Christ, nous sommes l’objet de la part de Dieu :

Elle est adressée au Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Pierre suit la même démarche que Paul. Lorsqu’il s’agit de bénir et de louer Dieu, il remonte à l’instance la plus élevée, celle de qui provient toutes choses.

Il rappelle le motif qui, chez le Père, est à l’origine de cette œuvre de salut dont nous avons été gratifié : Sa grande compassion ou miséricorde. C’est parce que Dieu a écouté ce que Lui inspirait Son grand amour pour nous que, par Jésus-Christ, Il a mis en œuvre le processus de notre salut : Ephés 2,4. Il n’y a dans le salut dont nous sommes l’objet aucune part qui soit le résultat de nos mérites : tout nous vient de Dieu, des initiatives que, dans Sa compassion pour nous, Son amour Lui a inspiré !

Pierre témoigne ensuite du mode opératoire par lequel le salut a été rendu possible pour nous : la régénération, la nouvelle naissance. Jésus l’a en effet déclaré de façon formelle à Nicodème : si quelqu’un ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu : Jean 3,3 à 5. L’Evangile que Pierre, l’apôtre des circoncis : Gal 2,8, prêche, est le même que celui de Paul, l’apôtre des paiens : Tite 3,5 à 7.

Pierre nous dit ensuite par quel moyen cette régénération dont nous sommes l’objet a pu se faire : par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. La nouvelle naissance est le produit de la même puissance qui a été à l’origine de la résurrection de Jésus-Christ. C’est l’Esprit même de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts qui habite désormais en nous : Rom 8,11.

Pierre nous révèle enfin le but, l’objectif que Dieu a en vue pour nous à travers le salut auquel, en Christ, Il a pourvu pour nous. Cet objectif est de faire de nous, comme le dit aussi Paul en Rom 8,17 Ses héritiers, les héritiers de Dieu et les co-héritiers du Christ. L’héritage que Dieu nous a préparé étant le but final et suprême de notre salut, Pierre prend le temps de détailler pour nous ce qu’il nous convient de savoir à son sujet :

L’héritage qui nous est promis doit constituer dans nos cœurs le contenu de notre espérance, ce vers quoi toute l’attente de notre être doit se porter. La foi que nous professons est déviée de son centre si, au lieu d’être fixée sur l’héritage futur qui nous est réservée, elle s’attache à des promesses de bonheur pour cette vie. Tel n’est pas le but de Dieu et la raison de la mort de Jésus pour nous. La seule espérance, celle qui a le pouvoir de vivifier notre foi, l’espérance vivante est celle qui toute entière nous amène à porter nos regards sur l’héritage éternel que Dieu, en Christ, a préparé pour nous dans Son royaume : Rom 8,23 à 25.

L’héritage qui nous est promis est un héritage impérissable, sans souillure, inaltérable. Il est, comme le dit Jésus, un trésor qui, parce qu’il se trouve dans le ciel, ne peut être dérobé, ni corrompu, dévalué ou détruit par le temps : Mat 6,19 à 21

Dans l’attente de sa possession qui est certaine, Dieu nous réservant Lui-même l’héritage auquel nous sommes destinés, Pierre nous dit que, Dieu met ici-bas toute Sa puissance au service de notre protection. Après avoir en Jésus-Christ payé un si grand prix pour que nous soyons sauvés, il n’est pas question dans la pensée de Dieu que quoi ou qui que ce soit nous en ravisse le bénéfice. Les combats que nous auront à livrer seront certes forts et nombreux, mais, en Christ, Dieu s’y engage : nul ne peux à la fois nous ravir de Sa main et nous séparer de Son amour : Jean 10,28 à 29 ; Rom 8,31 à 39.

Pierre termine sa revue en détail de l’espérance que représente pour nous l’héritage qui, en Christ, nous est réservé par le Père dans les cieux, en nous rappelant :

- le mode par lequel l’espérance qui nous habite peut vivre dans nos cœurs : ce mode est celui de la foi seule, foi qui est, selon la définition qu’en donne l’auteur de l’épître aux hébreux, l’assurance des choses que l’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas : Hébr 11,1. Toute notre espérance est dans une promesse. Or, la foi seule est capable de s’emparer d’une promesse, et de faire que celui qui croit puisse se l’approprier.

- dans quel temps ce salut qui est l’objet de notre espérance se réalisera : les derniers temps.

Béni soit Dieu pour la puissance qu’Il met en œuvre pour, jusqu’à ce temps, soutenir la foi de Ses élus afin qu’elle ne défaille point !

mercredi 26 août 2009

Salutations : Ch 1,v 1-2


V 1 et 2 : Salutations :

Auteur : Pierre
Titre : apôtre de Jésus-Christ


N’importe qui n’est pas habilité à s’adresser au peuple de Dieu soit pour le reprendre, soit pour l’exhorter ou l’édifier. Notre autorité vient de notre légitimité spirituelle, et celle-ci procède du ministère, de la place, de la fonction que, par Sa grâce et de manière souveraine, Dieu nous a accordé en Jésus-Christ. C’est pourquoi, Paul trouvait bon d’ajouter de temps en temps, dans sa présentation aux églises auxquelles il s’adressait, l’origine de l’apostolat qu’il revendiquait : apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu : 1 Cor 1,1.

La place que j’occupe et l’autorité dont je me prévaut procèdent-elles du ministère reçu de la grâce ou sont-elles une usurpation ? Suis-je assuré de la recommandation de Jésus-Christ pour faire ce que je fais ? Ou dois-je me recommander moi-même : cf 2 Cor 10,12-13.

Destinataires :

Leur identité terrestre :

Ils vivent en étrangers et en exilés, hors de leur patrie d’origine. Pierre semble donc s’adresser ici à des juifs de la Diaspora.

Leur identité spirituelle :

Ils ont été élus ou choisis d’avance par Dieu le Père

Selon la pré-connaissance que Dieu a de toutes choses, Pierre comme Paul font remonter l’origine de notre élection à un temps qui se situe hors du temps, en Lui : Ephés 1,4.

Le signe (la preuve) de leur élection :

Ils ont été mis à part, consacrés par l’Esprit pour appartenir à Dieu. Seuls appartiennent à Dieu ceux qui, par le Saint-Esprit, partagent la nature de Dieu. Toutes les exhortations de la Bible liées à la vie chrétienne sont caduques pour ceux qui ne sont pas équipés par le Saint-Esprit. Ils font erreur tous ceux qui, par un sentiment religieux ou par simple bonne volonté, veulent vivre par leurs propres forces les exigences de la vie chrétienne. Car seule la présence du Saint-Esprit dans le cœur des élus rend possible la capacité de les vivre.

Le but de leur élection :

Il est double :

Pour l’obéissance de Jésus-Christ : l’élection du Père comme le don du Saint-Esprit n’ont, à l’égard du peuple de Dieu qu’un seul objectif : nous rendre capable de vivre dans l’obéissance à Jésus-Christ. Si le péché a pour cause principale la rébellion, rappelons nous que notre participation, par la nouvelle naissance à la vie de l’Esprit n’a qu’une seule raison d’être : nous rendre apte à l’obéissance : Rom 1,5.

Et l’aspersion du sang de Jésus-Christ : si l’obéissance était le seul but de Dieu pour les élus, très rapidement le projet de Dieu échouerait. Car, malgré la vie nouvelle qui l’habite, tout élu reste accessible au péché. Avec l’obéissance, Dieu nous fait participer à la purification de nos péchés par Jésus-Christ. Cette purification n’est pas un prétexte pour pécher. Elle est comme la main tendue de Dieu qui nous aide à nous relever lorsque nous avons chuté. Il n’est cependant pas dans la pensée de Dieu de nous voir chuter au moindre pas : cf 1 Jean 2,1-2 ; Rom 6.

Salutations : elle est conforme à celle qu’emploie aussi Paul dans toutes ses lettres : Grâce et paix : deux termes qui décrivent exactement l’ordre dans lequel se vit toute expérience spirituelle avec Lui : la grâce apporte le pardon et la réconciliation et conduit à la paix !