A propos de la souffrance
Revenant sur le thème de la souffrance, Pierre répond ici aux interrogations troublantes que celle-ci peut susciter dans le cœur du chrétien qui passe par la persécution. En effet, le Christ ayant, par Sa résurrection, reçu tout pouvoir dans les cieux et sur la terre, le chrétien persécuté pourrait être facilement ébranlé dans sa foi en pensant à ce qu’il sait de la position glorieuse qu’occupe le Christ et ce que lui-même vit et connaît dans son présent. Pierre tire de sa réflexion sur le sujet 5 pensées destinées à apaiser le trouble que pourrait occasionner cette apparente contradiction :
1ère pensée : le Christ ayant lui-même souffert dans la chair au temps de sa vie terrestre, les chrétiens, Ses disciples, ne doivent pas trouver étrange de connaître le même sort. Pierre, qui avait voulu sauver Jésus de la souffrance, en utilisant l’épée : Jean 18,10 est bien placé pour le savoir : Jésus, bien qu’ayant déjà accès à la toute-puissance de Dieu, n’a pas choisi de l’utiliser pour défendre sa propre vie : Matthieu 26,53. De même, Dieu n’utilisera pas Sa toute-puissance pour éviter aux chrétiens de souffrir ici-bas à cause de Son nom.
2ème pensée : le Christ lui-même ayant souffert dans la chair, Pierre encourage Ses disciples qui passent par le même chemin à se réjouir par la foi de la gloire qui sera la leur, comme elle fut celle du Christ, conséquemment à l’épreuve. Si nous souffrons avec Lui, oui, nous serons aussi glorifiés avec Lui : Rom 8,17.
3ème pensée : au-delà de cette joie future, Pierre donne à ses frères une autre raison de se réjouir de l’épreuve par laquelle ils passent. Cette épreuve à cause du Christ est une preuve de leur appartenance à Sa personne. Identifiés à Christ, les chrétiens qui souffrent à cause de Lui doivent savoir que l'Esprit de Dieu, qui reposait sur Christ, repose sur eux. C’est là aussi un gage certain de la gloire future qui les attend
4ème pensée : s’il faut souffrir dans ce monde, ajoute ici Pierre, mieux vaut que ce soit pour une bonne raison : pour Christ plutôt qu’à cause de ses péchés. Souffrir comme chrétien est un honneur ; souffrir à cause du fait que l’on est voleur, meurtrier ou autre choses de délictueux est une honte !
5ème pensée : la souffrance par laquelle passe le chrétien, nous l’avons vu, a ses vertus : cf 4,1 à 6. Elle est l’outil de Dieu par lequel Il aide l’enfant de Dieu à se juger. Si telle est la façon avec laquelle Il l’utilise pour le bien du disciple de Christ, qu’est ce qui attend dès lors l’incroyant au jour où, ennemi de Dieu, il devra passer par le jugement. ? Que le chrétien se console : quel que soit « l’enfer » par lequel passe le chrétien, celui-ci n’est qu’un semblant par rapport à celui que devra connaître l’impie. Si le juste est sauvé difficilement, que deviendra celui qui est impie et pécheur !
Jésus étant le modèle de ce qui doit être l’attitude des chrétiens dans la souffrance, Pierre conclut en recommandant à ses frères d’agir comme Lui-même a agi dans ces moments-là. De Son exemple, l’exemple de ceux qui souffrent en accord avec la volonté de Dieu, Pierre retire deux principes qui doivent guider l’attitude et le comportement des chrétiens :
1er principe déjà mentionné dans l’épître : poursuivre dans la voie du bien. Le témoignage du chrétien à la gloire de Dieu tient au fait que, dans la souffrance de la persécution et bien qu’il soit l’objet de la haine et de la violence de ses opposants, celui-ci refuse d’utiliser à leur encontre les mêmes armes qu’eux utilisent contre lui. Jésus l’a démontré par Son exemple : Mat 26,52 : le mal, la souffrance dont sont l’objet les enfants de Dieu ne justifieront jamais l’emploi par eux des mêmes armes que leurs opposants.. Seule la capacité de surmonter le mal par le bien permet de le vaincre : Rom 12,21.
2ème principe : le principe de la foi : le fait de s’en remettre à Dieu pour sa défense, la vengeance : Rom 12,19, Son intervention pour que soit mis fin à la persécution. Oui, dans la persécution, Dieu est et reste digne de la confiance des Siens et, quoi qu’il advienne, il est et reste préférable de s’en remettre à Lui. Même s’Il ne nous épargne pas la mort, mieux vaut partir à Sa rencontre les mains innocentes que coupables.
Que Dieu me donne d’apprendre en tout temps à me reposer sur Lui pour tous mes besoins !