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mardi 29 septembre 2009

1 Pierre 4,12 à 19 : à propos de la souffrance

A propos de la souffrance




Revenant sur le thème de la souffrance, Pierre répond ici aux interrogations troublantes que celle-ci peut susciter dans le cœur du chrétien qui passe par la persécution. En effet, le Christ ayant, par Sa résurrection, reçu tout pouvoir dans les cieux et sur la terre, le chrétien persécuté pourrait être facilement ébranlé dans sa foi en pensant à ce qu’il sait de la position glorieuse qu’occupe le Christ et ce que lui-même vit et connaît dans son présent. Pierre tire de sa réflexion sur le sujet 5 pensées destinées à apaiser le trouble que pourrait occasionner cette apparente contradiction :

1ère pensée : le Christ ayant lui-même souffert dans la chair au temps de sa vie terrestre, les chrétiens, Ses disciples, ne doivent pas trouver étrange de connaître le même sort. Pierre, qui avait voulu sauver Jésus de la souffrance, en utilisant l’épée : Jean 18,10 est bien placé pour le savoir : Jésus, bien qu’ayant déjà accès à la toute-puissance de Dieu, n’a pas choisi de l’utiliser pour défendre sa propre vie : Matthieu 26,53. De même, Dieu n’utilisera pas Sa toute-puissance pour éviter aux chrétiens de souffrir ici-bas à cause de Son nom.



2ème pensée : le Christ lui-même ayant souffert dans la chair, Pierre encourage Ses disciples qui passent par le même chemin à se réjouir par la foi de la gloire qui sera la leur, comme elle fut celle du Christ, conséquemment à l’épreuve. Si nous souffrons avec Lui, oui, nous serons aussi glorifiés avec Lui : Rom 8,17.



3ème pensée : au-delà de cette joie future, Pierre donne à ses frères une autre raison de se réjouir de l’épreuve par laquelle ils passent. Cette épreuve à cause du Christ est une preuve de leur appartenance à Sa personne. Identifiés à Christ, les chrétiens qui souffrent à cause de Lui doivent savoir que l'Esprit de Dieu, qui reposait sur Christ, repose sur eux. C’est là aussi un gage certain de la gloire future qui les attend



4ème pensée : s’il faut souffrir dans ce monde, ajoute ici Pierre, mieux vaut que ce soit pour une bonne raison : pour Christ plutôt qu’à cause de ses péchés. Souffrir comme chrétien est un honneur ; souffrir à cause du fait que l’on est voleur, meurtrier ou autre choses de délictueux est une honte !



5ème pensée : la souffrance par laquelle passe le chrétien, nous l’avons vu, a ses vertus : cf 4,1 à 6. Elle est l’outil de Dieu par lequel Il aide l’enfant de Dieu à se juger. Si telle est la façon avec laquelle Il l’utilise pour le bien du disciple de Christ, qu’est ce qui attend dès lors l’incroyant au jour où, ennemi de Dieu, il devra passer par le jugement. ? Que le chrétien se console : quel que soit « l’enfer » par lequel passe le chrétien, celui-ci n’est qu’un semblant par rapport à celui que devra connaître l’impie. Si le juste est sauvé difficilement, que deviendra celui qui est impie et pécheur !



Jésus étant le modèle de ce qui doit être l’attitude des chrétiens dans la souffrance, Pierre conclut en recommandant à ses frères d’agir comme Lui-même a agi dans ces moments-là. De Son exemple, l’exemple de ceux qui souffrent en accord avec la volonté de Dieu, Pierre retire deux principes qui doivent guider l’attitude et le comportement des chrétiens :



1er principe déjà mentionné dans l’épître : poursuivre dans la voie du bien. Le témoignage du chrétien à la gloire de Dieu tient au fait que, dans la souffrance de la persécution et bien qu’il soit l’objet de la haine et de la violence de ses opposants, celui-ci refuse d’utiliser à leur encontre les mêmes armes qu’eux utilisent contre lui. Jésus l’a démontré par Son exemple : Mat 26,52 : le mal, la souffrance dont sont l’objet les enfants de Dieu ne justifieront jamais l’emploi par eux des mêmes armes que leurs opposants.. Seule la capacité de surmonter le mal par le bien permet de le vaincre : Rom 12,21.



2ème principe : le principe de la foi : le fait de s’en remettre à Dieu pour sa défense, la vengeance : Rom 12,19, Son intervention pour que soit mis fin à la persécution. Oui, dans la persécution, Dieu est et reste digne de la confiance des Siens et, quoi qu’il advienne, il est et reste préférable de s’en remettre à Lui. Même s’Il ne nous épargne pas la mort, mieux vaut partir à Sa rencontre les mains innocentes que coupables.



Que Dieu me donne d’apprendre en tout temps à me reposer sur Lui pour tous mes besoins !

lundi 28 septembre 2009

1 Pierre 4,7 à 11 : préceptes de conduite

Préceptes de conduite généraux et pour la fin




Le Christ paru, Pierre considère que, au regard des siècles, l’humanité est entrée dans la phase finale de son histoire. La consommation de toutes choses est en route car, après le salut, il ne peut plus venir qu’une seule chose pour les hommes : le jugement. Une seule chose, écrira Pierre dans sa seconde épître, en retarde le moment : c’est le désir profond qu’a Dieu de faire entendre à tout homme, tout peuple, la bonne nouvelle du salut : 2 Pierre 3,9. Chaque jour qui s’ajoute dans le délai qui est donné à l’humanité n’a comme raison d’être qu’il est une occasion pour plusieurs d’entendre l’Evangile et l’appel de Dieu à la repentance. C’est un jour uniquement dû à la longue patience de Dieu. L’histoire de la prolongation du monde n’a, aux yeux de l’apôtre, qu’une explication : permettre à l’Eglise d’accomplir jusqu’au bout la mission que le Christ lui a confié lors de Son départ : Mat 28,18 à 20.



La consommation finale de toutes choses étant la réalité dans laquelle nous vivons depuis la venue de Jésus, Pierre nous donne ici plusieurs préceptes de conduite qui devraient être les nôtres dans cette perspective. Si le Père seul connaît le jour du jugement et du retour du Fils, Pierre nous dit dans sa seconde épître que nous pouvons par notre conduite hâter ce jour : 2 Pier 3,12. Tout autant que leurs actions directes d’évangélisation, la conduite des chrétiens est un élément de poids dans l’accomplissement du mandat confié à l’Eglise pour le monde. D’où l’insistance de l’apôtre à exhorter les chrétiens à être conséquents dans leur conduite avec ce qu’ils savent : en effet, toute perte de vue de la réalité dans laquelle nous vivons s’accompagne automatiquement d’un affaiblissement des principes moteurs de notre conduite, tant il est toujours vrai que la façon dont nous nous comportons découle directement de ce que nous croyons et qui habite nos pensées.



Analyse rapide des préceptes donnés ici par Pierre sur le sujet :



- appel à la sobriété et à la mesure dans la jouissance de toutes choses en vue de privilégier une priorité : la prière. Ce qui compte par-dessus tout dans notre vie n’est pas la plaisir ou la jouissance que nous pouvons trouver dans les choses, mais notre relation avec Dieu.



- la vigilance à maintenir entre nous un amour pratique et ardent. L’amour est le meilleur antidote pour résoudre les problèmes de conflits entre nous. Lui seul permet de couvrir, de faire disparaître, d’ôter de la vue tout ce qui pourrait nous blesser et nous amener les uns et les autres à ne plus nous fréquenter



- l’exercice de l’hospitalité qui inclut l’entraide pratique, l’accueil ou le partage d’un simple repas. Comportons-nous comme les gens faisant partie d’une vraie famille.



- l’esprit de service mutuel selon les dons que, dans sa grâce, Dieu nous a donné, qu’ils soient des dons plutôt liés à la parole, ou plutôt au service.

jeudi 24 septembre 2009

1 Pierre 4,1 à 6 : rompre avec le passé

Rompre avec le passé




Poursuivant toujours sur le thème de la conduite chrétienne, Pierre, se fondant sur la référence qu’est Jésus, met ici en valeur le bienfait unique qu’apporte le fait pour le chrétien de souffrir dans sa chair dans le domaine de la sanctification. Après avoir développé les deux thèmes conjointement dans les chapitres précédents, la bonne conduite du chrétien et la souffrance du Christ, Pierre présente ici sa conclusion et le lien fort qui existe entre les deux sujets. La souffrance du Christ pour le péché, à laquelle le chrétien doit se préparer, a aussi donc un sens et une application, différents de ce qu’elle fut pour Lui, pour nous. Si la souffrance du Christ a été la voie imposée par Dieu pour éradiquer le péché du monde, dans le domaine de la sanctification, c’est-à-dire celui de notre conduite à la gloire de Dieu : 1 Pier 1,15-16, Pierre dit que, quelque part, elle est aussi, pour le chrétien, un élément incontournable dans le processus de délivrance complète de son emprise sur lui. La souffrance physique (ou autre) agit comme le feu qui consume en nous les mauvais désirs que la seule volonté de vivre en Christ ne suffit pas à éradiquer. Nul doute que cette théologie là n’est pas de celle que l’on préfère. Mais Dieu connaît la faiblesse de nos bonnes dispositions, le caractère récurrent de notre inconstance. Il sait que s’Il n’opère pas Lui-même en nous certaines choses douloureuses, le but qu’Il s’est proposé quant à la qualité de notre vie ne sera pas atteint. C’est pourquoi à tous les efforts auxquels Il nous invite dans la course qu’Il nous propose vers le but de la perfection : 2 Pierre 1,5 à 8 ; Philip 3,12 à 14, Dieu y ajoute une part nécessaire de douleur et de souffrance, qui peuvent être physiques, mais certainement aussi psychologiques, en vue d’un seul but : procéder en nous à la séparation complète de ce qui est de l"âme et de l’esprit : Hébr 4,11-13, séparation qui, montre Pierre, trouve ensuite sa traduction dans le comportement : v 3 à 5.



S’il y a bien, en effet, et toute la Bible le souligne dans les exigences des lois données dans l’Ancien Testament au peuple de Dieu, une chose que Dieu a en horreur, c’est bien le mélange, l’amalgame qui peut exister entre des choses qui, à l’origine, sont de nature différente. Nous voyons cette horreur de Dieu pour le mélange dès la création, par l’œuvre d’ordonnancement et de séparation qu’Il opère entre les différents éléments : terre – mer, eaux du dessus – eaux d’en bas… : Genèse 1. Puis dans le nombre infini de préceptes que le sujet concerne : Lév 19,19, comme dans la gravité de la sentence qui atteindra ceux qui, à l’inverse, pécheront par confusion : Lév 20,13 à 16. Ce que Dieu veut, c’est que chaque chose reste à sa place et que, dans la vie des chrétiens soit rétabli l’ordre et mis un terme au mélange qu’a introduit à tous les niveaux l’irruption du péché dans le monde. Aussi, dit Pierre, il est normal que, dans une certaine mesure, les incroyants trouvent étrange la vie et la conduite des chrétiens. Cette étrangeté ne fait que prouver ce que l’apôtre a dit auparavant sur la réalité de notre statut dans ce monde : le statut d’étranger : 1 Pierre 2,11.



Que Dieu me donne aujourd’hui d’apprendre et de tirer les leçons pour ma vie et l’avenir de tout ce par quoi Il tient à me faire passer pour mon bien, et le témoignage de Sa gloire dans ce monde !



Comme il l’a déjà suggéré auparavant : 3,16, Pierre rappelle ici que notre marche dans la sanctification ne concerne pas seulement la qualité de vie que le Seigneur aimerait nous voir connaître dans notre relation avec Lui. Sa portée touche au jour du jugement, jour où, dressant l’acte d’accusation qui entérinera la décision de condamnation qui frappera les impies, Dieu inclura dans les charges retenues contre eux, le témoignage de la vie sainte que nous aurons rendu, à la gloire de Dieu, devant eux. Le jugement des impies ne sera pas un jugement global mais individualisé. Dans les preuves à charge contre eux, seront intégrées toutes les occasions qui leur auront été donnés dans cette vie d’entendre l’appel de Dieu et de voir la démonstration, par la vie différente de ceux qui le professent, de la crédibilité du témoignage rendu à l’œuvre salvatrice et régénératrice du Christ. Nous sommes dans ce monde, dira Paul, une lettre de Christ : 2 Cor 3,3, mais aussi Son parfum, parfum qui, pour les uns, est une odeur de mort, pour les autres une odeur de vie : 2 Cor 2,15-16..



Pierre conclut cette partie en justifiant la raison pour laquelle, selon lui, après que le Christ ait remporté la victoire sur le péché, la mort et le diable, l’Evangile dut être annoncé aux morts. Cette annonce était la proclamation de la justice de la foi de ceux qui, par anticipation, avaient cru en Lui et avaient, de leur vivant, mené, tel Noé, une conduite conséquente de séparation avec la mentalité de leur temps. Perçus comme des étrangers dans ce monde, la justesse de leur position était ici validée par le fait que Dieu, par Christ, les déclarait comme étant Siens. Disciples du Christ avant l’heure, il était juste qu’ils entendent, au moment de son accomplissement, la Bonne nouvelle de l’espérance qui anima leur vie et conditionna leur existence entière. Cette bonne nouvelle qui sera odeur de vie pour eux, sera odeur de mort pour tous ceux qui, en leur temps, se sont montrés rebelles et impies. La Bonne Nouvelle des uns, annoncée dans le séjour des morts, sera terrible mauvaise nouvelle pour les autres.